"Out of the box" ? Facile à dire...

Cette injonction que l'on entend jusqu'à plus soif ne vaut rien si elle n'est pas accompagnée d'outils concrets. Car le plus dur ce n'est pas de sortir de la boite, c'est d'abord de l'identifier...

Le fameux « out of the box », devenu une sorte de graal de la créativité et de la capacité à innover.  On l'entend partout. Et sous différentes variantes, jusqu'à Apple avec son célèbre « think different »

Facile à dire. Maintenant qu'on sait ça, comment on fait ? « Pas de créativité sans sortie du cadre », OK, mais c'est quoi la suite ? 

 

« Pensez hors de la boite, écrasez la boite et plantez un putain de couteau pointu dedans »  / “Think outside thebox, collapse the box, and take a fucking sharp knife to it.” ― Banksy, Walland Piece 

 

Je dis souvent en conférence créativité que cette « box », est une boite de perception. La perception de notre métier, de notre environnement extérieur, de ceux qui nous entourent. C’est en quelque sorte le logiciel qui va guider nos réactions à cet environnement. C’est également une « boite » qui structure la vision du monde propre à chacun, à chaque contexte culturel, à chaque époque, à chaque métier. Cette « boite » est cachée, car elle est totalement intériorisée : nous n’avons pas forcément conscience de ce logiciel. 

« C'est l'histoire de deuxjeunes poissons qui nagent et croisent le chemin d'un poisson plus âgé qui leur fait signe de la tête et leur dit, " Salut, les garçons. L'eau est bonne ? " Les deux jeunes poissons nagent encore un moment, puis l'un regarde l'autre et fait, " Tu sais ce que c'est, toi, l'eau ? " » (DavidFoster Wallace, Kenyon College, le 21 mai 2005). Nous sommes parfois un peu comme ces poissons, nous oublions parfois « l’eau » dans laquelle nous évoluons, le bocal qui cloisonne notre pensée, et donc limite notre vision et notre créativité.  

Tout l’enjeu devient dès lors de sortir de cette boite. Mais avant d’en sortir, encore faut-il avoir conscience qu’elle existe et en identifier les contours !  

Quand j'inverviens en tant que confériencier innovation, j'ai coutume de citer cet exemple :  Vous arrive-t-il de vivre en « mode automatique » et de réaliser soudain que vous pourriez ralentir le pas dans la rue, que vouspourriez prendre le temps d’examiner autour de vous ? En quelque sorte, que vous parvenez à prendre du recul sur votre propre mode de pensée ? Si c’est le cas, essayez de le faire aussi souvent que possible ! Cette faculté se développe comme un muscle : plus vous la travaillerez, plus vous serez en mesure de sortir de la boite ! 

Prendre conscience, c'est faire un travail d'observation de la box. Un travail d'identification des réflexes de pensée.  

Voilà enfin un exercice que vous pouvez faire pour muscler votre capacité à prendre conscience de vos automatismes de pensée, comprendre prendre conscience des fameux contours de la box : 

  • le matin en allant autravail, changez d’itinéraire (c’est d'ailleurs recommandé par les médecins pour la prévention de la maladie d’Alzheimer). Découvrez des « chemins de traverses ». De façon générale, fréquentez des gens différents de votre cercle habituel, changez les choses que vous connaissez, réagencez votre salon. En bref : changez pour quitter les « automatismes ». En faisant cela vous favoriserez votre plasticité cérébrale et vous permettrez à votre cerveau de rester agile et alerte.  

Être capable de sortir de la box, c'est une histoire d'entrainement ! 

 

 

Alexis Botaya, conférencier créativité et innovation.